Quel avenir pour la TV

[Lepreux]

France Info : quel avenir pour la télévision ?

Sur France Info, Fredéric Gimello sociologue et Céline Asselot, journaliste médias à France Info, discutaient ce mercredi à 12h45 de l’avenir de la télévision. Nous avons été étonnés par ce débat.

On y a parlé « d’escalade irraisonnée » du nombre de chaines sur la TNT, d’une télé du pauvre, une préférence des téléspectateurs pour les chaines gratuites, une télévision qui est en train d’évoluer vers des concepts de niche.

Enfin, il a été fait référence à la presse écrite en disant que les télévisions gratuites se développent contre le payant.
Non, la télévision payante n’est pas morte ou en régression.

Si aucun projet de chaine payante n’a été déposé dans le cadre de l’appel à candidature pour la TNT, c’est tout simplement parce que le cout de diffusion sur la TNT en HD dépasse les 10 millions d’euros par an. Il est alors presque impossible d’avoir suffisamment d’abonnés pour rentabiliser ces frais, même en comptant d’hypothétiques rentrées publicitaires.

D’où l’échec de la TNT payante, excepté Canal+.

De plus, si les téléspectateurs ne s’abonnent pas à la TNT payante, c’est qu’elle n’est pas attractive. S’ils veulent d’autres chaines, ils s’abonnent à un vrai bouquet ou prennent l’ADSL.
Il n’y a jamais eu en France autant d’abonnés à la télévision.

Environ la moitié des Français ont accès à plus que les vingt chaines de la TNT. Ils reçoivent la télévision par des bouquets, que cela soit CanalSat mais aussi simplement avec les offres ADSL qui proposent, intégrées dans l’abonnement, des dizaines de chaines supplémentaires.

Diffuser par l’ADSL ou le satellite est infiniment moins onéreux que par la TNT. Il est alors plus facile de concevoir des chaînes. Il faut ensuite qu’elles plaisent au public.

Il est aussi étonnant que les intervenants dans cette émission, dont un éminent universitaire, n’aient pas simplement dit que la télévision est un média comme les autres. Certains projets, qu’ils soient imprimés ou pas, diffusés de quelques moyens que ce soit, sont viables, d’autres pas.
On est comme chez un marchand de journaux.

Il n’y a jamais trop de journaux proposés. Les mauvais, qui n’intéressent personne ou ceux qui ont mal été pensés, disparaissent. Les bons sont toujours présents. C’est la vie des entreprises.

Nous avons des chaines dont l’audience est confidentielle, mais qui sont pourtant rentables. Un seul exemple : Télé Melody.

Nous avons aussi été étonnés que l’expert universitaire estime que la télévision linéaire soit menacée. Il ne faut pas oublier que pour que le téléspectateur ait envie de regarder un programme en vidéo à la demande, il faut qu’il le connaisse.

Les programmes les plus regardés en VOD ont été aussi les plus regardés en direct. Le meilleur des programmes diffusé uniquement en VOD ne fera jamais d’audience.
La VOD, le DVD, la télévision de rattrapage ne sont, ni plus ni moins, qu’une super-version du magnétoscope