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Les récits de voyages de Jean et Lucie



Voyage en norvège 2004

C'était en 2004 comme l'indique le titre. Il fallait faire un voyage hors du commun ne serait-ce que pour oublier notre Afrique bien aimée, vers laquelle il nous est impossible d'aller désormais. Ce périple-l à nous devrons le faire en camping-car, ce qui est beaucoup plus confortable que nos deux précédents véhicules utilisés en 1995 le Toyota 4x4 au confort spartiate et en 1996 l' Iveco sommaire mais où l'on trouvait à peu près tout ce que l'on avait besoin.

detleff campingcarEn 2004 nous avons un Detleff tout neuf dans lequel il fait bon vivre m ême sous les latitudes extr êmes que nous allons rencontrer. La saison n'est guère favorable et je ne sais ce qui nous a pris de partir aussi tôt dans l'année alors que l'hiver bat son plein au nord de notre terre. Nous sommes à la mi-mai et rentrerons vers fin juin. Oui, c'est un superbe voyage, un total changement de vie, une solitude extr ême dans certaines régions. Mais il faut croire que l'on aime bien ce genre d'expédition puisqu'on la recommence pour la troisième fois. Pouréviter la lassitude on va essayer de voir des contrées que nous ne connaissons pas et que nous sommes curieux de découvrir. Tout d'abord le sud, ou plutôt le centre sud, ce que l'on appelle le Télémarq où sont centralisées la plus grande partie deséglises enphoto norvège 2 bois debout que l'on appelle ici les stavkirkes . Elles furent édifiées vers les années 1000 jusqu' à 1300 et il y en avait 750 alors qu'il n'en reste plus que 27 ou 28. Celles-ci sont protégées par l'Unesco qui décidément a beaucoup à faire dans toutes les parties du monde. Ces visites, nous en ferons beaucoup jusqu' à en avoir assez de ces monuments noirs si vieux, qu'on ne peut pas visiter à l'intérieur car ils sont tous fermés. C'est l'hiver nous dit-on dans le guide, celui de Routard et m ême celui du Futé. A la mi-juin c'est encorel'hiver dans ce fichu pays. Je crois bien qu'il faudrait se borner à ne venir ici qu'en juillet ou m ême en Août, mais alors il faut faire vite car l'hiver suivant arrive dare-dare, c'est bien le paradoxe de ce bout du monde si loin de nous.

Nous avons atteint uneétape décisive, depuis que nous sommes privés de notre cher compagnon d'aventure notre bon vieux Toyota, véhicule 4x4 âgé de 21 ans, dont nous avons dû nous séparer.

Comme nous en avons bien plus, il nous a fallu tourner définitivement la page de noséchappées un peu folles. Sans savoir de prime abord ce que serait l'étape suivante, nous qui r êvons de pays au-del à des mers.

Une idée vient à nous un beau jour...elle nous conduit en Norvège, ce pays des quatre vents à la solitude profonde, incroyable et rare... A ce désert glacé, ce pays de paysages ce soleil permanent 24 heures sur 24

Nous avons découvert ce pays en 1995, nous l'avons revu en 1996 mais il y a encore plein de sites qui restent à voir, sur lesquels nous avions fait l'impasse et puis on va tenter de fuir les sentiers battus pour en emprunter de plus secrets, et avoir l'air d' être les premiers à être passés par l à...

Donc il faut partir, partir de la France du sud vers celle de l'est et vers l'Allemagne sur Fribourg. On est déj à le 15 mai carte de l'itinéraire

On a roulé jusqu' à 18heure15 on va arr êter notre course sur une aire proche de Baden-Baden. Il y a un monde fou: Camions, citernes, autocars, autos, motos et en plus des frigorifiques en marche qui font un boucan continu et totalementénervant . C'est ça ou rien du tout, il faut bien se réhabituer à cet enfer quotidien. Il y a deux autres camping-cars qui doivent comme nous prendre leur mal en patience. Dire qu'onétait si bien à la maison!...

En faisant le tour du paysage, je m'aperçois qu'on est tout près des boites à ordures, il y en a je ne sais combien!...

On déménage, pour s‘éloigner aussi du frigorifique en marche. Les camping-cars sont arrivéségalement et après plein de précautions pour la sécurité on s'installe pour la nuit.

La télé marche bien, en français et on peut voir une partie de l'eurovision des chansons. Las, sur le vu de la nullité du programme, on tire les rideaux sur notre journée et rejoignons les r êves de Morphée.norvège photo 3

On dort bien, compte tenu de l'environnement et de l'incroyable pléthore de gros cubes.

Ce matin on traverse des régions à grosse culture d'asperges, il y a des cueilleurs par dizaines qui s'affairent, avec leur serpe et leur paniers de bois. C'est impressionnant!

On roule, sur cette autoroute bordée de champs cultivés qu'animent des éoliennes au garde à vous sur de longues distances. L'écologie bat son plein entre deux villes à l'industrie démesurée: Hanovre, Kassel et plus loin Hambourg.

Tiens! un cabriolet Bugatti rouge nous dépasse cavalièrement, bien qu'ayant de nombreuses années de route .C'est un très bel engin, qu'on ne peut qu'admirer, hélas fugitivement!

C'est alors que lors d'un arr êt on retrouve sur un parking la belle auto rouge, en train de parader . Elle fait donc la dernière photo de ma pellicule, je l'espère réussie .

On parcourt aujourd'hui 615 kilomètres, c'est un grand bond qui nous rapproche de Hambourg. On choisit une aire, minuscule et bruyante et l à on perçoit notreéloignement. La télé ne diffuse plus en français, ni la radio. On a donc mis la cassette des « chariots de feu» en remerciant ce gentil et talentueux Morricone . Entre latins le courant passe mieux, on le constate encore ce soir .

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Lundi 17 mai

Aire avant Hambourg.

.Il est 6 heures 15 C'est bien tôt pour un début de vacances, mais on est pr êts à partir. Il faut dire que la circulation incessante, nous a obligés à nous lever bien avant le jour. Un bruit pareil est infernal sur la route toute proche. Roulements à folles vitesses, le goudron crie sous les pneus, différemment selon la voiture ou son allure...Ce matin on a préféré mettre la radio quiémet en allemand, c'est dire!...

On va aujourd'hui vers le Danemark. Les prochaines étapes seront:

Flensbourg----Kolding -----Odense------Kopenhavn-----Malmo

Notre itinéraire un brin fantaisiste nous conduit de Kolding vers Odense et Nyborg puis vers Korsor et Roskilde. Nous venons de traverser par deux fois la mer Baltique. Ce pays composé d'îles s'est doté de pontssouvent très longs qui enjambent la mer et relient entre elles les villes côtières et celles-ci aux pays voisins comme la Suède. Les péages sont coûteux mais la liberté de circuler sur une route engendre une préférence pour ce genre de traversée.

photo norvège 4 La monnaie du Danemark est le DKK c'est à dire la couronne danoise qui vaut 0,14 euro. Mais nous transitons seulement dans ce pays, ce qui nous autorise à faire l'impasse sur le change. On utilise à outrance notre carte visa partout acceptée.
A Copenhague , on emprunte un tunnel puis le pont de «Oro Sun» qui traverse la Baltique et rejoint Malmo. C'est la première fois que l'on roule sur ce pont quiétait en construction lors de notre dernier passage en 1996, nous mesurons le travail gigantesque accompli durant ce laps de temps.( huit ans, quand m ême! ). L'espace entre les deux rivesétant de 18 kilomètres, on peut tout à loisir admirer l'ouvrage et s'étonner du trafic intense sur la mer et sur le pont. On vient de faire déj à notre troisième traversée, toujours sur la mer Baltique.
Malmo est sûrement une belle ville, que nous passons sans nous arr êter par manque de parking, d'autre part la circulation dans ce port est si intense que l'on dirige nos pas vers ailleurs.
Pourtant, il nous faut changer un peu d'argent , contre des KS, des couronnes suédoises, opération que nous faisions autrefois à la frontière, mais il n'y a plus de frontière, donc il faut trouver une banque, dans la prochaine ville.
Vraiment dur, ces fichus pays! qui en n'acceptant pas l'euro nous ont mis dans de beaux draps. Ayant quand m ême adhéré à l'Union Européenne parce que ça les arrangeait, ils n'en ont pas accepté les contraintes
Ainsi nous serons en permanence en souci de nos deniers, change ou non, problème sans cesse posé entre les trois pays: Danemark, Suède , Norvège, la Finlande quant à elle faisant partie de la zone euro, pour notre plus grande joie. Donc, malgré la grande commodité de la carte visa, , elle ne nous est pas utile pour les petits achats: pain, horodateur de parking pour aller à la banque et d'ailleurs où trouver une banque? Au hasard d'une balade, on en trouve une et je peux enfin changer cinquante euros. Malgré la taxe locale prohibitive, nous voil à tranquillisés. Je rejoins Jeannot qui avait rallié la voiture garée en zone payante, droit impossible à régler pour nous qui ne possédions pas le moindreécot.... Le plus drôle, lorsqu'on a eu l'argent, on n'a pas trouvé de pain et on est partis sur la route, à l'aventure en comptant sur le grillé Heudebert placé en cas dans nos provisions, fort heureusement. Mais le pire de tout, la frontière approche, celle de Norvège et l'on n'a pas dépensé le moindre sou. Nous décidons donc de faire le plein de diesel, avec le pécule que l‘on a eu tant de mal à changer et qui ne va plus nous servir.
Point de pompe à l'horizon, où alors si, il y en a une, mais qui fonctionne exclusivement avec la carte alors qu'on a des espèces à liquider. Il n'y a plus d'aire de repos non plus, ni de camping, ceux-ci, disséminés sur la carte le long de notre route, ne sont plus indiqués nulle part et qui sait? sont peut- être fermés à cette pré saison. La situationétant, ce qu'elle est, on finit par trouver une aire parmi des centaines de camions et des dizaines de frigorifiques en mouvement. Il est 9heures 45 le soleil luit encore, on va essayer de se reposer au milieu de ce tintouin ambiant, avec nos nombreux petits soucis.. Et puis après tout il fera jour demain!....

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Mercredi 19 mai.

Mon carnet de bord est muet concernant ce début de journée. Mais bonne nouvelle, après Udevalla , il est possible de faire notre plein de diesel qui absorbe la plus grande partie de nos KS. Je range le reste dans une enveloppe pour uneéventuelle autre fois. Puis nous cherchons une autre banque, Norvégienne celle-l à, en regrettant que ces opérations de monnaies nous occupent à plein temps.

photo norvège 5Quelques tunnels sur cette route qui rejoint Drammen, puis un tronçon à péage. Après Kongsberg une profusion de bouleaux décorent notre itinéraire. Des bouleauxénormes, touffus, rien que des bouleaux aux troncs blancs si décoratifs dans nos jardins et si fragiles, dans nos climats. Il y a pourtant un sapinégaré ici, il pousse sur le toit de l'abri routier, utile aux p êcheurs et aux voyageurs.
Nous décidons dès aujourd'hui de tracer notre itinéraire au jour le jour et pour l'instant de visiter le Télémark, région centre sud de la Norvège où sont conservés de nombreux vestiges de la vie au moyen âge et m ême avant . Villages,églises en bois debout etc.....
En fin de journée, on fait une pause au camping Holman, situé au bord du cours d'eau Lägen, occupé presque exclusivement par des p êcheurs et quelques voyageurs de passage. Nous visitons les sentiers au milieu des bouleaux et les cabanes de bois, sans voir âme qui vive, c'est que la saison n'est pas si favorable que ça, pour la vie en plein air. On ne s'habituera jamais à cette solitude dans laquelle les gens vivent, à l'intérieur des maisons, dont les cheminées ne fument m ême pas.

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Jeudi 20 mai

C'est l'ascension aujourd'hui!...Attention aux magasins ferméssans aucune exception! il ne faut avoir besoin de rien ce jour-l à, idem pour le week end . Il nous arrive de nous faire piéger, ce sont des journées impossibles à vivre.
A 8 heures 45 soleil radieux dans un ciel pur, mais 7 degrés seulement. Il faut s'habituer, car ce pourrait être pire.Ca le sera avant bien longtemps.
l'église de noreLa première d'une longue série, on va visiter l'église de Nore, la starvkirke en bois debout, dont la silhouette noire nous apparaît au milieu d'une prairie et d'un cimetière. Sur le portique d'entrée il est spécifié, en français, que la porte est fermée, on est priés de ne pas emb êter les voisins pour avoir la clé,» car ils ne l'ont pas «. Dommage, cette désinvolture qui va se renouveler souvent... à nous de nous habituer.
Regrets de ne pouvoir pénétrer à l'intérieur qui possède de belles fresques, d'après notre guide. Nous reviendrons plus tard....peut- être!
Le village de Nore, est composé d'une dizaine de maisons de bois.

L'église moderne estéclatante de blancheur. Sa silhouette rappelleétrangement celle de la vieille stavkirke, il nous semble que l'architecte a manqué d'inspiration.

Le Télémark , province du sud a conservé 28églises en bois debout, rescapées du moyen âge,
il y en avait 750 à l'origine . Edifiées au 11 et 12me siècle, elles sont l'objet de soins attentifs et sont protégées par l'Unesco.
L'art de bâtir en bois avait atteint vers le 10me siècle, grâce à la construction des bateaux de vikings un haut degré d'évolution. Il parvient à son apogée avec ceséglises en bois debout . Utilisant la matière première, fournie en abondance par les nombreuses for êts, les Norvégiens ont de tous temps préféré ce matériau pour construire les monuments et leurs maisons. Ce qui explique la rareté de ces monuments vulnérables aux intempéries et aux guerres qui ont de tous temps ravagé le pays.

photo 6 norvègeAinsi Bidgetown Uvdal dont le nom signifie, le vieux village de Uvdal. Les pilotis permettent aux maisons de rattraper le niveau tout en constituant une isolation contre l'humidité du sol. Les toits couverts d'herbe protègent aussi du froid extérieur. Il y a seulement quelques maisons isolées, qui peut- être sont encore habitées .
L'église en bois debout est en restauration et disparaît sous leséchafaudages . Une très vieille construction sur pilotis, noire et massive nous intrigue, ce serait un ancien magasin de viking des années 1000. Il en reste très peu dans le pays, celui-ci est propriété privée et à ce titre on ne peut le visiter.
Il nous arrive de revenir sur nos pas pour voir une stavkirke omise au départ , ainsi pour Flesberg, prestigieuse et isolée qui apporte une note insolite au paysage déj à sévère de la Norvège du centre.
A Rollag , se continue notre série d'églises gratte ciel , aux toits pentus coiffés de dragons redoutables, voisinant avec des croix. Sur les parois, sont sculptées des dentelles de bois, une date qui doit être celle de la restauration et souvent le sigle JHS qui authentifie la religion chrétienne implantée dans le pays depuis si longtemps. Au cimetière uneénorme croix de viking grossièrement taillée dans un bloc de pierre et sur une tombe un œuf géant qui est peut- être une allégorie du renouveau de la vie après la mort.
photo norvège 6En s'élevant dans la montagne 200 mètres à peine, le climat et le paysage changent radicalement , les sommets environnants sont sans végétation, sans arbre, on pourrait croire sans âme, l'horizon est glacé. Tout est noir et sévère, nul chemin pour se rendre à quelques maisons surgies de nulle part. Le long de notre route coulent parfois des eaux profondes, noires elles aussi puis glacées. Plus loin les cascades se sont transformées en glaces et ont façonné au sol des jardins de fleurs de stalagmites, c'est joli, froid, On est a 1100 mètres d'altitude seulement, mais c'est déj à le grand nord.
Sur l'autre versant, on est redescendus dans la vallée fleurie de pommiers roses alignés sur des pentes ensoleillées et riantes. Quel drôle de pays! On ne peut imaginer une pareille différence de climat en si peu de chemin. C'est très encourageant, cette coupure permet de supporter les pires rigueurs.
Etranges monuments à la silhouette noire, leséglises ponctuent notre itinéraire. Voici Torpo où la belle saison semble arrivée. Torpo dédiée à sainte Marguerite disparaissait sous leséchafaudages en 1996 lors de notre précédent voyage. Aujourd'hui le toit en lauzes nuancées couvre cet ensemble harmonieux , l'un des plus anciens du pays.
Il suffit de monter quelques centaines de mètres dans la montagne, pour découvrir à nouveau, une surface déserte, lunaire, entrecoupée de lacs gelés, sans arbres, sans maison, avec la trace d'un voyageur invisible sur le lac , motoneige ou scooter des neiges. Comment peut-on vivre dans un pareil climat?
En poursuivant notre route, Borgund surgit tout à coup . Située entre deux collines verdoyantes la belle stavkirke de Borgund futédifiée en 1150. Avec sa superposition de toits enécailles ornés de dragons redoutables elle a l'air d'une pagode. C'est la plus intéressante que nous ayons vue avec celle de Heddal que nous avons visitée en 1996. Munis du dépliant, en français que la guichetière me tend spontanément nous visitons l'intérieur d'origine, où courent les croisillons de bois sculpté formant des galeries à l'usage des femmes. Il y a peu d'ouvertures, sans doute à cause du climat rigoureux. Seuls quelques trous ronds servent d'aération. Dans le coin droit se tient la chaire. Les voûtes vertigineusesévoquent un bateau de viking renversé. L'autel décoré d'une peinture naïve représentant la crucifixion, nous impressionne, tout comme cette religion venue tout droit du début des âges, jusqu' à nous, à peu près intacte.

norvège photo 9De somptueuses sculptures florales encadrent la porte d'entrée et créent un tympan remarquable d'harmonie.

On ose flâner dans la galerie noire du goudron protecteur, telle un cloître elle court tout autour de l'édifice. C'est l à que les lépreux assistaient aux offices et recevaient la communion,évitant ainsi aux autres fidèles la contagion de leur maladie.

On jette un dernier regard à la superposition si harmonieuse des toits, au clocher séparé, sans porte d'entrée, dont la cloche millénaire sonne toujours les matines, puis on va vers d'autres paysages.

Et l'on rencontre la première cascade. Elle dévale en trombe depuis le haut de la montagne, tonitruante, irisée d'arc en ciel, due à la fonte des neiges et des glaciers. Puis c'est Laerdal, où l'on flâne dans le quartier où subsistent d'anciennes maisons de bois minutieusement restaurées. Il fait bon errer sans but précis dans les rues aux façades décorées de balcons ouvragés. Les couleurs pastel en camaïeu de gris, de beige où le blanc domine en force, créent une belle harmonie. La «clinique soleil « déploie son enseigne, en français, ce qui nousétonne dans ce pays aux accents plutôt germaniques.

Au bout de l'avenue trône l'hôtel Lindstron tout décoré de dentelle de bois, cerné de balcons travaillés comme de vieux ivoires. Il a beaucoup d'allure et arbore au milieu de la pelouse le drapeau triangulaire de la Norvège.

Et maintenant, croisière ou pas, il faut traverser le fjord, de toutes façons, pour suivre notre route sur l'autre rive. Ainsi à bord du ferry Laerdal-Songda, nous naviguons sur le Sognefjord le plus grand fjord de Norvège. Nous voulons visiter Urnes où s'élève la plus ancienne stavkirke du pays.

norvège photo 10Le village de Urnes est composé de trois ou quatre maisons habitées, mais semblant désertes. Ainsi est tout le pays. Territoire immense, occupé par dix habitants au kilomètres carré, si discrets qu'on ne les voit jamais, m ême au travers des jolis rideaux de leur maison. L'église estédifiée en haut de la montagne, on l'atteint en fin de journée. Mais les portes sont fermées et ne s‘ouvrent qu'en période touristique, c'est à dire à la mi-juin et peut- être plus tard encore . On admire donc l'extérieur depuis le cimetière qui l'entoure et les prés qui dominent l'ensemble. Tout en bas coule le fjord et l'on a sous les yeux de bucoliques paysages où le printemps semble arrivé... à tâtons.

Edifiée en 1030, ce serait donc la plus ancienne stavkirke du pays. Les portes ont des ferrures impressionnantes, et des loquets que le temps n'a pas usés. On tourne autour de l'église afin de découvrir des dates, c'est alors que l'on peut admirer des festons et entrelacs de bois qui ornent les parois noires de goudron. Ces sculptures uniques ont donné leur nom au style de Urnes. Nous restons longtemps à nous enthousiasmer à filmer et photographier, pour garder en mémoire ce chef d'œuvre, puis il faut partir.

Reprendre le ferry pour retrouver notre route, il n'y faut pas penser car l'embarcadère affiche « no schredule « ce qui signifie « pas de programme» et cela sans date de reprise du trafic normal. On est surpris et bien emb êté. Il y a fort heureusement une petite route à une voie qui longe le fjord et rejoint la route nationale, il faut tenter de faire ce parcours, en espérant n'avoir pas de vis à vis. Il y a 31 kilomètres à effectuer, plus 3 tunnels sommairement aménagés. On joint la route principale en trombe, 60 ou 70 kmh, sans rencontrer personne.

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Maintenant on voudrait prendre la route des trolls, la fameuse Trollstigen, mais les deux annonces sur les bas côtés , que j'ai copiées, pour les faire traduire semblent dire qu'elle est fermée pour cause de neige. On revient encore sur nos pas, joindre le camping aperçu ce matin, où l'on nous confirme la route coupée, en attente de chasse-neige.
Bonne nuit au camping Vasbaken, où nous sommes seuls, avec un camping car d'Allemands arrivés peu après nous. Au matin, visite au ruisseau issu de la cascade de haute montagne et aux chalets parsemés sur cet immense terrain, puis départ.
Nous sommes toujours dans la province du Télémark, avec ses montagnes neigeuses, ses gorges profondes, ses lacs gelés. Il neige encore si j'en crois les mouches qui volettent devant nos yeux. La route est montée doucement et sur le grand plateau blanc, balayé par des bourrasques, toute vie s'est arr êtée. Le GPS note 1400 mètres d'altitude. Les reliefs de la montagne s'allongent de stalactites de glace, c'est encore le plein hiver fin mai par ici. photo norvège 12
Derrière la vitre du camion, le soleil est chaud et la réverbération intense. Nous préparons notre repas offert par Daniel. Les lentilles au sanglier se révèlent délicieuses, on n'en laisse pas une seule. Nous avons fini par trouver du pain , cherché en vain au départ, nous en achetons de grandes miches chez le pompiste. Bien enveloppé il se rassit mais reste mangeable.
Nous poursuivons notre route dans le mauvais temps, lorsqu'apparaît la colonne de la Saga. Sculptée à la gloire des vainqueurs des batailles qui ont valu l'indépendance à la Norvège, ce monument est toujours controversé. La colonne devait à l'origine s'élever devant le parlement d'Oslo, qui refusa son implantation, car le sculpteurétait un sympathisant nazi, pendant la seconde guerre mondiale.
Refusé par la ville d'Oslo, puis de Lillehamer où se déroulèrent les jeux olympiques d'hiver, elle futérigée ici, dans ce village d'Elvesaeter où l'artiste séjourna. Ainsi s'élèvent 40 mètres d'histoire, pour ce patelin sans histoire.
L'église de Lom va clore pour l'instant nos visites à ces incroyables monuments de la foi que sont les stavkirke. Elle est en bois clair lazuré, avec une seule paroi goudronnée, celle des intempéries. Comme partout le cimetière engazonné fait le tour de l'édifice, sorte de jardin à l'anglaise où pépient les oiseaux.
Mais nos itinéraires sont souvent modifiés à cause de l'état des routes coupées par la neige, ainsi on vient d'apprendre que la route des Trolls est impraticable, jusqu'au déneigement. Faire l'impasse sur ce parcours est un vrai crève-cœur, mais on doit s'y résigner et l'on fait route vers Trondheim.
Campement n'importe où, sur une aire en construction à Eresfjord. Il n'y a personne ici non plus . Seuls deux oiseaux au long bec jaune et au plumage de pie viennent nous visiter. On tente de les apprivoiser sans grand résultat, mais notre présence ne semble pas les déranger, ils poussent de petits cris pointus et trottinent menu, c'est bien dommage qu'on ne parle pas le langage « oiseau».

photo norvège 13Se déclinant à l'infini, ces anciennes vallées glaciaires, recouvertes par la mer se découvrent le long des routes. Entre harmonie et silence, le reflet des villages se jetant dans l'eau transparente, double l'image aux belles couleurs.
Après le pont de Krifast à péage, nous atteignons Trondheim.et campons à Samoëns 10 km avant la ville. Quelques touristes sont l à. Allemands surtout et la vie s'est pas si facile que ça pour le langage. L'anglais qui revient par bribes reste très utile, mais si peu spontané...


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Mardi 25 mai

C'est la troisième fois que nous visitons la cathédrale Nidaros, chaque fois avec le m ême enthousiasme. Elle futérigée au XIIme photo norvège 14siècle sur la tombe de saint Olav qui futév êque de Reims et imposa ici le christianisme. C'est un des rares monuments en pierres du pays. L'étonnante façade aux multiples personnages, la débauche de rosaces, d'arcs sculptés, de vitraux, composent un ensemble où le style gothique domine. Mais nous aimons surtout la silhouette de la cathédrale, vue du cimetière, avec ses flèches de bronze vert.
A l'intérieur de Nidaroskirken, nous avons rencontré Gaëlle en longue robe rouge de guide. Cette jolie grenobloise est devenue norvégienne depuis plus de deux ans, pour pallier au manque de guides français. Fiancée à un jeune norvégien elle n'envisage pas son retour en France, compte tenu des nombreux avantages dont elle bénéficie et qui n'ont pas leur pareil chez nous. Elle nous dit n'avoir aucune nostalgie, ce que je crois difficilement, car elle a semblé avoir du plaisir à parler du pays. J'aurais dû prendre son adresse, pour continuer le dialogue interrompu par un groupe et nous nous sommes quittés. Salut Gaëlle!
Nous jetons un coup d'œil rapide aux entrepôts sur pilotis et au vieux pont de l'octroi, orné de portiques rouges. Depuis celui-ci nous faisons une image du restaurant sur le fjord, ou il n'y a pas une âme. Tout au bout du pont au pied d'une montée, on trouve un ascenseur à vélo, le seul au monde. On glisse les roues du vélo dans le rail, la pièce dans le tronc et hop! on grimpe sur la machine qui monte toute seule. ....
Bien que le jour soit permanent, il faut bien se reposer et dormir dans la clarté ambiante, quelques heures au moins, le temps que dure une nuit chez nous. Les aires de repos sont l à et l'on peut y stationner le temps nécessaire. Nous en adoptons une, déj à empruntée en 96. Elle aété joliment aménagée pour le confort des p êcheurs et des usagers de la route. Il y a un joli torrent qui roule des eaux claires à travers des rochers découpés et les talus sont tout fleuris d'anémones blanches. Magnifique!
Nous arrivons à l'aire qui marque la fin du Trondelag,. C'est à dire les régions du sud.

photo norvège 15Ici commence donc le Nordland, qui s'étire en une bande longue de 600 kilomètres, mais qui à certains endroits atteint à peine 6 kilomètres de largeur, entre le fond du fjord et la frontière Suédoise. Cet espace de repos est aujourd'hui désert, vide et glacé. Dire qu'en juillet c'est noir de monde.!

Voil à! C'est le kilomètre zéro de la région du Nordland, nous passons sous l'arc de triomphe qui représente une aurore boréale. Nous allons rouler vers le cercle polaire.

Le paysage se fait de plus en plusétrange. Un changement s'opère dans la végétation qui se raréfie et les for êts disparaissent pour laisser place à des collines pelées, battues par les vents. C'est désormais le domaine de la toundra.

En fin de journée, on atteint le cercle polaire. Nous sommes seuls encore une fois, dans un froid glacial où

pourtant la neige s'évertue à fondre. Nous avions projeté de dormir ici, comme nous l'avions fait en 1995, mais ce n'est pas réalisable aujourd'hui. Avant de partir, nous allons saluer le Polarcirkel, ce bloc de pierre surmonté de deux anneaux de fer, dont l'un symbolise le globe terrestre et l'autre le cercle polaire arctique, cette ligne imaginée par les hommes, pour délimiter le soleil de minuit et la nuit polaire en hiver.

Devant le magasin musée fermé, montent la garde une dizaine de drapeaux triangulaires de la Norvège, qui flottent au vent glacé de la planète « terre «.

En revenant sur nos pas, on retrouve un climat plus tempéré et un endroit presque idéal pour dormir, dans un petit village de trois maisons, abrité d'une haie de bouleaux. Des routiers s'installent aussi, c'est tranquillisant de ne pas être seuls. On ne peut pas imaginer pays plus calme!....

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Jeudi 27 mai.

photo norvège 16Retour aujourd'hui au cercle polaire, où sont arrivés quelques autres visiteurs, camping caristes pour la plupart. Il faut bien marquer le coup par quelques petits cadeaux, cartes postales, tee shirts etc....Il est impossible, d'aller dans le pré aux cairns pour marquer notre passage avec des cailloux, la neige y est siépaisse, qu'on ne peut s'y risquer.

On reprend la route de Fauske où l'on s'approvisionne en carburant. Nous rencontrons deux Français du Var terminant leur voyage. Quelques tuyaux expérimentés ontété les bienvenus, en particulier celui du diesel à prix compétitif....Il s'agit d'utiliser les pompes agijtsfri, c'est bien ça, à condition de pouvoir prononcer un pareil galimatias. Ce qui signifie, qu'en tant que touriste, il est possible de passer outre les taxes prohibitives du carburant, ces taxes finançant les services sociaux et autres...auxquelles on n'est pas soumis, n'ayant aucun droit. Cette astuce, à condition de la connaître s'est avérée profitable et nous a permis de payer notre litre de diesel le m ême prix que chez nous et non deux fois plus cher.

Contrairement à mon habitude je n'ai pas pris leur adresse pour les remercier, je regrette encore cette négligence.

Ils rentrent des îles Lofoten et ont passé leur séjour à p êcher la morue, qu'ils ont entassée dans des caisses, et ainsi parfumé leur habitacle. Jeannot refuse catégoriquement leur offre, lorsqu'ils nous proposent un filet à frire dans notre po êle. Cette rencontre pittoresque et rare nous fait du bien , mais hélas nos chemins se séparent, ils repartent vers le sud d'où nous venons....

photo norvège 17
Nous faisons nos courses dans un supermarché à Fauske. C'est la première fois que nous achetons du pain ailleurs que chez le pompiste. J'ai acheté du « surkal «, produit que j'ai pris pour des nouilles, d'après la photo de la boite. Las! ce n'est que du chou coupé menu et bien sucré, c'est absolument infâme, j'ai tout jeté à la poubelle. Sur le présentoir des journaux locaux, trône Zidane , grand format sur la première page. Il a l'air d'avoir fait une action d'éclat, comme à son habitude, mais on n'en saura pas plus et je n'ose rien demander, de peur de ne pas comprendre la réponse. Ici la frustration des bavards est à son comble.
Voici donc, vers Bodö le fameux pont sur le Salstraumen . Ce pont enjambe le fjord où se produit le phénomène du maelström 4 fois par jour entre marée haute et marée basse. Ce phénomène est provoqué par le flux de la mer qui déverse des millions de mètres cubes d'eau dans un gouletétroit, provoquant ainsi d'énormes tourbillons.
Pendant vingt minutes, les poissons apeurés désertent les lieux et du coup les p êcheurs aussi. La valse des eaux va s'amplifiant les vingt minutes durant. Des milliers de mouettes colonisent les rives et les couvrent de fiente, pendant que d'autres se risquent à braver les tourbillons impressionnants.
Postés au milieu du pont, malgré nos polaires, kway et v êtements chauds empilés sur notre dos, nous sommes glacés jusqu'aux os , mais pour rien au monde nous n'aurions manqué le Salstraumen .
Il est en ce moment 18 heures 07, la prochaine marée a lieu à minuit 07 mais, compte tenu du froid de Sibérie nous ne serons pas l à, nous allons tenter de nous réchauffer et de sécher nos effets.
Nous campons pour la nuit sur le parking du sport et de l'école. Les gosses au matin frappent aux portes et partent en riant. Il y a trois autres camping cars, que l'on croyait Allemands, mais ce sont des Français, qui ne nous saluent m ême pas et l'on fait pareil... photo norvège 18

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Vendredi 28 mai

Avant de quitter le Salstraumen, nous visitons le musée, à l'autre bout du pont. On y trouve des curiosités géologiques, maritimes et uneétude ornithologique, le tout passionnant.
La route de Narvik que nous prenons est en travaux « omrades «, il y a donc des déviations plus ou moins bien signalées. Puis ce sont les tunnels qui se succèdent, et je ne sais pas s'ils sont si réglementaires que ça... Creusés sommairement dans la roche sur plusieurs kilomètres, éclairés des seuls phares de la voiture souvent à une seule voie, ou bien s'il y en a plusieurs, sans matérialisation de route. On les passe avec crainte, en scrutant le jour qui annonce la fin.
La traversée par ferry Bognes skarberget nous fait joindre la E 6. On paie 99 NOK ce qui revient à 12 euros, à peu de choses près. Ces mini croisières, obligatoires et répétées finissent par faire des sommes importantes en fin de journée, mais les paysages qu'elles nous révèlent sont si beaux!
Nous voulions faire une halte à Narvik, ville historique, mais il nous est impossible de nous arr êter et le seul parkingéloigné de la ville, tagué jusque sur les voitures ne nous a pas inspiré confiance. Nous avons donc pu voir la disparition du monument dédié aux héros de la guerre sorte d'obélisque pointue et brillante. Une promenade fleurie la remplace.

Devant le musée deux vagues tanks peints en jaune, n'incitent pas à la visite. Seul reste l'arbre aux directions, où sont inscrites toutes les capitales Européennes et où l'on se prend à r êver un peu, sans souci desénormes distances.
Nous sommes le week end de Pentecôte, notre hôtel pour cette nuit sera l'aire devant le fjord . J'avais signalé cet endroit sur mon ancien carnet de route , nous l'adoptons à nouveau. Déj à en stationnement, des photo norvège 19caravanes de Norvège, tous drapeaux hissés, sont l à pour tout le week end. Ce patriotisme exacerbé nousétonne et je ne peux m'emp êcher de les envier d' être à ce point fiers de leur pays, jusqu' à friser l'orgueil et un peu la naïveté . Il n'y a pas de maison de vacances qui n'ait devant sa porte le drapeau dont ils hissent les couleurs à leur arrivée, histoire de dire, «Salut, nous sommes l à! « à la cantonade.
On devrait admirer le fjord toute la nuit, car il s'étale juste à côté de nous et nous offre un festival de reflets et de beauté. Les montagnes enneigées y jettent leur image, que l'on peut voir en double, comme une tâche d'encre sur une page pliée, que l'on ouvre. Mais on dort à poings fermés, dans le calme ambiant et malgré le jour qui s'obstine.
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Samedi 29 mai.

Aire du fjord Ofotfjorden.

Aujourd'hui le soleil est en forme, pour l'instant, pourvu que ça dure!...
Sur notre itinéraire qui monte dans les villes du nord du pays, voici Bardu Bidgetovn , soit le vieux village de Bardu. Celui-ci que nous avions visité lors de nos photo norvège 20précédents voyages a bien l'air de ne plus exister, subsiste à la place un musée de plein aircomposé de maisons paysannes du temps passé, qui n'a plus rien à voir avec le charmant petit village médiéval, quiétait bâti dans l'escarpement de la montagne. Ces quelques maisons au bord de la route nous font regretter l'authenticité de la vieille cité. ( photo sur le carnet de 1996 ) .
Mais nous quittons la E 6, pour emprunter la E 8 qui longe le fjord tout du long jusqu' à Tromsö que l'on appelle Tromseu, à la faveur du dernier o barré en diagonale que mon clavier ne peut reproduire.
Un fouillis d'îles s'égrainent au bas de rochers découpés et les montagnes enneigées se reflètent dans l'eau révélant de fantastiques images, que l'on essaie de photographier. On ne s'habitue jamais à tant de beauté. Sur le versant ensoleillé où nous circulons des prairies nourrissent quelques rares moutons, puis peu à peu au fil de la montée se raréfient pour laisser place à la rocaille.
Puis.... Précédé du gigantesque pont reliant le quartier de Tromsdalen , voici Tromsö . A droite du pont, s'élève la cathédrale Arctique à l'architecture si originale. On dit qu'elle symboliserait la lumière de l'été et les glaces de l'hiver...Un office se déroule à l'intérieur, en m ême temps que la visite d'une horde de touristes. En plus des papotages, l'orgue tonitrue je ne sais quelle œuvre musicale qui emp êche de penser à quoi que ce soit. Alors nous partons vers ailleurs, après avoir admiré le beau vitrail triangulaire, représentant Jésus, c'est l' œuvre d'un artiste Allemand, contemporain.
Nous garons le camion au bout de Storgata la rue principale, où siégeraient les plus beaux magasins de la ville. Mais il n'y a pas grand-chose. Ah si! dans une boutique chic, j'ai vu une robe impressionnée de tours Eiffel et du sigle «Paris «.


Le petit port du centre ville assure un peu d'animation. D'ici partent les expéditions polaires, mais aujourd'hui cette capitale de la p êche à la baleine s'est reconvertie photo norvège 22en port de plaisance. Longeant le quai, nous r êvons devant de grands bateaux de croisière, le» Richard with « et le «Delphin Renaissance « battant pavillon de Majuro. Cette origine peu courante, nous oblige à ouvrir notre atlas géographique et nous découvrons ainsi que ce bâtiment gigantesque et luxueux vient des îles Marshall, dans l'Océan Pacifique, via le Détroit de Béring, puis l' Océan Arctique. photo norvège 21
Nous joignons la place principale, d'où l'on peut voir groupés sur la m ême image, les vedettes de cette ville du Froid, le Pont, la Cathédrale Arctique et le p êcheur au trident symbole du pays.
Le Delphin largue les amarres et poursuit sa croisière, pendant qu'autour de nous, de jeunes fouséméchés font des rodéos à folle vitesse au volant de leurs cabriolets rouges. M ême en se plaquant sur les murs des maisons on est en danger, les trottoirs eux-m êmes sont le théâtre de leurs « exploits «rocambolesques. C'est pareil chaque week end , l'alcool interdit toute la semaine fait des ravages. Nous sommes déçus que ce pays propre et sage puisse être aussi inconscient.
Tout en haut du Fjelheisen que l'on atteint grâce au téléphérique , on a un superbe panorama sur la ville et le port, d'où le Delphin vient d'appareiller pour le grand large, on le suivra longtemps des yeux, il emmène avec lui tous nos r êves de pays lointains.
Le jeune liftier s'enquiert de notre nationalité et mi anglais mi italien ne tarit pas d'éloges sur la beauté de la France qu'il ne connaît pas et sur le vin Français, qu'il trouve «very good « Nous lui renvoyons le compliment, pour les paysages de Norvège et je crois qu'il apprécie bien .

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Dimanche 30 mai.

En remontant la côte Arctique vers le Nord, nous faisons une pause au petit port de p êche de Skibotn. Ici commence le pays des Samés ( les Lapons ) qui n'a pas de frontières, car il déborde sur les trois pays Scandinaves: Norvège, Suède, Finlande. Les barques à la coque vernie ressemblent à des gondoles, Au bout d'un ponton de bois, la cabane entrepôt sur seséchasses attend la p êche du jour qui complétera. les séchoirs à poissons, seulement à demi pleins.
Bientôt, les cercles alignés en nombre impressionnant nous indiquent la proximité de Alta et de son fjord foisonnant de saumon , d'où sonélevage intensif tout le long de cette côte. Nous continuons cette route magnifique qui longe des fjords aux eaux calmes et bleues, tout cernés de montagnes neigeuses. Le plus beau nous a paru être kvelhagen que l'on photographie sous tous ses angles, surtout au niveau de kvaenangsbotn, aussi magnifique qu'imprononçable. Des visiteurs ont dressé des cairns aux endroits les plus spectaculaires, c'est un véritable régal des yeux. Comment dépeindre ces mers intérieures, intercalées de rochers où croissent de tout petitsépicéas, au loin, irréelles, les cimes des Alpes de Lingen se coiffent de nuages blancs.

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Vent glacé, pluie fine, neige aussi, dans une solitude totale. On n'a pas le temps de s'occuper du moral...il tient bon!
La fin de la journée apporte son lot de soucis. Point d'aire prévue facilitant les arr êts repos, car il y a peu de touristes individuels. Nous nous arr êtons donc au bord d'un ruisseau, au pied d'un village, entre un chasse neige et un vieux tracteur rouillé. Nous espérons bien dormir . Demain nous verrons Alta et les peintures rupestres, sur les bords de l' Altafjorden.

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Lundi 31 mai,

Parking des engins des neiges à Badderen. 99 km, avant Alta.
Il a plu toute la nuit à petites gouttes, ce qui laisse présager un temps de chien, mais non, ce matin le soleil nous fait des signes encourageants, c'est bien!
J'ai pris un Aspégic et un Oropivalone pour mon mal à la gorge naissant. Ce n'est pas le moment de flancher. Je norvège 24prends aussi une photo de notre campement de nuit, près du chasse neige et au bas du village qui a l'air inhabité.
Un troupeau de rennes flâne sur la route, sauvages et silencieux, silencieux surtout, on n'entend jamais le son de leur voix, m ême blessés à mort ils se taisent. J'ai plusieurs fois tenté de les approcher, en vain.

Nous avons marché des kilomètres à travers les 3000 peintures rupestres à ciel ouvert de Alta, sous une petite pluie fine et insistante. Les gravures datées de plusieurs milliers d'années, sont classées « Patrimoine Mondial « par l'Unesco. On les visite en prenant des sentiers et des pontons de bois sur 5 kilomètres environ. Sont représentées des scènes de la vie primitive, scènes de chasse et de p êche. Des animaux sont dessinés ou gravés: Rennes,élans, canards, poissons, ours. C'est un vrai bestiaire que l'on visite. Il y a aussi des bateaux à multiples rames ressemblant à des drakkars et des personnages que l'on peut imaginer être des anc êtres de vikings et qui seraient venus de Mongolie....Le trait des gravures envahies par les mousses est passé à la peinture «brique», car il semble que cette couleur fut utilisée à l'origine, pour mettre en valeur le trait qui pourrait être difficilement visible.

Repas réconfortant sur l'aire du musée, puis départ sur Hammerfest, la ville la plus septentrionale du monde...
On passe sur le pont de kwalsund qui relie l'île sur laquelle est bâtie Hammerfest au continent . Ancienne capitale de la p êche à la baleine et de la chasse à l'ours blanc symbole de la ville, dont l'animation est à son comble le matin lors de l'escale de l'express côtier. L'activité principale est le conditionnement du poisson surgelé. L'église de rite luthérien fut rasée en 1944 par les nazis lors du repliement des troupes, toute la ville subit le m ême sort, mais fut harmonieusement reconstruite, ainsi que l'église à l'identique.


norvège 25Les maisons ordonnées le long de la rue principale sont le théâtre de la vive animation qu'apportent les mouettes alignées sur les façades, arrière train dans la rue. Si l'on ne veut pas recevoir leurs déjection, mieux vaut changer de chemin bien que de l'autre côté ce soit pareil. Alors, on se résigne à marcher au beau milieu de la rue. Nous recevons ici, la dernière communication téléphonique de Françoise et resterons sans nouvelles pendant une dizaine de jours qui nous paraîtront bien longs.
On stationne pour la pause nuit sur le port , avec un autre camping car qui se range près de nous.

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Mardi 1er juin.

Nous quittons les rives d'Hammerfest pour la route du Cap Nord
Nous n'avons rien compris à cet itinéraire qui, en 96 commençait par une traversée de kafjord à Honingsvag. Comprenne qui pourra, cette ville située sur l'île de Mageroy est aujourd'hui située sur le continent. Par contre, il y a un long tunnel de 8 kilomètres qui relie les deux terres etévite le ferry. Le jeune préposé au péage a norvège 26bien ri quand je lui ai dit que c'était ainsi en 96 . Il m'a assurée que le tunnel fonctionne depuis 99.
Donc, sans qu'on y prenne garde, nous sommes arrivés au Cap Nord. Nous sommes ahuris. Il fait un froid glacial mais le temps est très beau.
Venus de toute l'Europe en vieux tacots, en bateau, en bus, en voiture, à bicyclette, à pieds, nous sommes tous l à...enfin quelques uns, pour voir le soleil de minuit.
L'atmosphère est glaciale, la falaise noire battue par un vent terrible, n'est guère accueillante, mais elle est mythique. Elle se jette dans un à pic de 300 mètres dans l'Océan glacial et marque le bout de notre planète terre.
Par 71 ° de latitude nord, le globe affronte les rigueurs du climat. Il délimite le point le plus nordique du continent européen.
Alignés le long de la falaise magique, chacun attend que le soleil perce d'épais nuages et nous fasse la grâce de ses rayons dans la nuit arctique ensoleillée.
Venu de l'occident l'astre solaire descend peu à peu, frôle la mer à minuit, soulève des vagues de flammes orange avant de repartir dans sa course. A minuit et une seconde un jour nouveau est né.
Après quelques heures de sommeil, nous faisons un peu de shopping au magasin de Nordkap: cartes postales timbres et autres, visite au musée, et au cinéma où se déroule sans se lasser la bande vidéo de la Norvège vue d'hélico. La bande musicale est si bonne qu'on la voit plusieurs fois avec le m ême enthousiasme et qu'on l'achète au bazar.
Puis on revient sur nos pas . La route escarpée longe la falaise coupée de failles profondes réservant de magnifiques vues, avec parfois une barque de p êcheurs passant au large et toujours entre harmonie et silence le dessin des rochers se jetant dans l'eau transparente.

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Dans la toundra , un faon trottine cherchant à se nourrir de mousse ou de lichen, dans lesquels se cachent des graines venues on ne sait d'où, il a l'airégaré celui l à, mais va tout droit quelque part.

La gracieuseéglise blanche de Skarvag et son campanile séparé, nous ouvre les portes de ce joli port le plus septentrional du monde. Nous visitons les quais, où les morutiers s'appr êtent à appareiller, puis reprenons notre route.

Les rennes broutent l'herbe rare au bord du chemin , mais s'éloignent vite, à notre approche. Le mâle dominant ouvre le chemin, surveille la traversée, guide son troupeau, compte ses ouailles, car il semble être le responsable. Il leur emboîte le pas lorsque tous ont passé le danger de la route. On les observe un moment, norvège 28absolument admiratifs. De jolis lacs bleutés, s'inscrivent dans les pentes montagneuses et se déversent dans de plus grands, pour se jeter ensuite dans l'Océan Arctique. Conquis par la beauté de ces sites extr êmes, nous décidons de visiter une autre pointe d'Europe, dont le portunique est Berlevag. Située plus à l'est du cap nord cette presqu'île très peu fréquentée est à peine mentionnée dans le guide

Nous devons donc suivre la route 98 jusqu' à Tana , et passer le pont de Tana, précédé de l'église de Rosteljabna à l'architectureétrange et pointue. Cette route nous réserve des paysages sans pareils dans une solitude totale. La côte de schiste déchiquetée témoigne de la violence des courants de l'océan Arctique, mais découvre dans des rades de jolis villages de deux ou trois maisons où trône un phare blanc . Ici Kjolnes protégé par l'Unesco.

Puis nous voici à Berlevag ce port du bout du monde, situé à l'est du cap nord, mais dédaigné par les touristes. Cette petite ville où Karen Blixen situa le cadre de son roman « le dîner de Babette» est réputée pour le système de brise lames qui protègent son port. Après de nombreuses tentatives infructueuses pour protéger Berlevag des fureurs de l'Océan, ce fut une invention Française qui fut adoptée. L'emploi de tétrapodes en béton s'est révélé efficace et toujours fiable.
En se promenant sur le quai aux tétrapodes alignés, on voit le village, ainsi protégé et le fjord avec ses séchoirs à poissons et ses mouettes criardes. Au-dessus de la ville, l'antenne Tour Eiffel domine le village aux petites maisons de toutes les couleurs. A l'entrée, un tétrapode estérigé en monument en signe de reconnaissance.
On ne se résigne pas encore à partir de Berlevag , on campe près du port, dans le ronronnement des bateaux et les cris des mouettes qui viennent picorer le toit du véhicule . Pluie, averses durant notre pause nuit.
Bon repos, sommeil réparateur, mais demain surprises!....

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Vendredi 4 juin.

Ce matin les bateaux de p êcheurs amarrés font une jolie carte postale. Blancs, gris, bleus, il y en a un magnifique avec uneétoile en t ête de proue. Le soleil illumine tout et réchauffe si peu. De l'autre côté de l'estuaire, la flèche blanche coiffée d'ardoise de l'église et les falaises noires mangées de mousse, font un si joli tableau..

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Chez nous panique à bord. Anicroches au circuit d'eau qui fuit dans la salle de toilette, tandis qu‘elle croupit dans la cuvette de l'évier à la cuisine. Je râle, Jeannot crie parce que je râle, parce que rien ne marche, et que faire sans outils et sans eau que l'on va perdre toute. Il y a aussi la fermeture du réfrigérateur qui pose problèmes, sans doute à cause de ma maladresse. Je viens d'admettre comme bonne la fermeture de la baie arrière qui tient avec un grosélastique....Quant à celle de la portière lorsqu'elle est sécurisée, je n'y touche pas de peur de la casser. A part ça c'est la liberté ici!

On n'a pas eu de coup de téléphone de Fanou, ni hier jeudi, ni mercredi d'ailleurs. Peut être mardi soir l'ai-je dérangée, je n'ai plus osé appeler, on verra ce soir. Spleen dans ma t ête .
Jeannot se balade sur le port en qu ête d'images et pour récupérer son calme. On va tous les deux en avoir besoin.

Il est neuf heures. Nous sommes pr êts à aller visiter le musée, pour voir le système de brise lames que les Français sont venus implanter ici...avec succès, mais il est fermé.
Donc, nous allons nous promener sur le quai aux tétrapodes empilés qui forment un vrai barrage aux lames de l'Océan. Celles-ci, lors des temp êtes arrivent en trombe, mais se déchirent sur les pointes des tétrapodes puis s'éparpillent tout autour, sans inquiéter le port ni la ville. Bravo au système!...Et cocorico à nos compatriotes qui ont réussi l à où d'autres systèmes sophistiqués ont piteusementéchoué.

norvège 30Maintenant nous allons rejoindre le carrefour de Gendje, pour aller sur Batsfjord. Cet itinéraire en forme d'éventail , nous fait connaître les régions du nord-est baignées par les eaux tumultueuses de l'Océan Arctique.

Mais il y a peu de choses intéressantes sur cette route où dominent encore les paysages de neige, un sentiment d'exil...(volontaire ) s'insinue en nous. On n'a plus parlé français depuis Trondheim avec Gaëlle, d'ailleurs personne ne nous a adressé la parole, y a-t-il seulement des habitant dans les villages rencontrés?...En tout cas, l'indifférence dans laquelle on vit est totale et assez dure à supporter.

Nous voici à Batsfjord, où l'on prend place sur une aire ensoleillée, face à la ville et au port où stationnent des bateaux usagés . Juste à côtéde nous un bras du fjord coule dans le plus important. Les mouettes attendent leur ration d'entrailles de poissons lâchées d'une sécherie voisine. C'est une belle petite ville du bout du monde, que le soleil réchauffe. Nous faisons à pieds le tour du port de p êche aux entrepôts sur pilotis et aux chalutiers dont beaucoup sont au rebut et rouillent inexorablement. Tandis que d'autres à la coque vernie se balancent au bout de leurs amarres en attendant le rendez-vous hivernal avec la p êche à la morue.

Nous nous approvisionnons dans le supermarché de la ville et ne sommes pas trop de deux pour deviner les contenus des sachets proposés. Il y a heureusement des produits «Findus « avec leur description en français: Pommes noisettes, chips. Dans ce pays où le poisson foisonne on ne le trouve qu'en rectangles surgelés, mais on se garde bien d'acheter du renne, le père Noël ne nous le pardonnerait pas. Bref! Avec nos provisions emportées on arrive à se nourrir normalement.


Quittant la ville, on s'aperçoit qu'il y a un magasin de fringues qui s'appelle « Si «. C'est curieux cette dénomination, mais en tout cas, c'est court et peut- être que ça norvège 31se retient bien...la preuve!...
Le pont de Tana ( Tana Bru ) est la charnière des parcours nordiques. On doit le passer aussi pour prendre la route de Vardo, port situé tout à l'Ouest sur la mer de Barrentz. Ce sera la dernière branche de notreéventail.

Cette côte du Varengerfjord est bordée de petits ports de p êche, tous bâtis sur le m ême modèle, avec leurs maisons carrées de toutes couleurs, l'église blanche à flèche pointue coiffée d'ardoise grises Harmonie et beauté, mais solitude totale.

Il y a un beau soleil sur ce versant, alors que j'attendais le temps de chien de la route de Batsfjord. Encore à cette heure-ci 21 heures, le ciel est pur, le soleil réchauffant...tant qu'on est dedans à l'abri. Nous sommes en stationnement de nuit à Ekkeroy 20 kilomètres avant Vardo. Nous avons une jolie maison rose juste devant nous et aussi un abri, pour les bateaux et le matériel de p êche. Demain nous visiterons Vardo, puis retour vers le sud. J'ai hâte de récupérer les satellites pour avoir des nouvelles de nos enfants, qui j'espère sont sans souci pour nous.

Belle image du soleil de minuit, siéclatant et lumineux, que je réclame d'éteindre. Jeannot me dit «éteindre quoi? «Les troupeaux de moutons rejoignent leurétable, tout en faisant un si joli tableau!...
Ce matin, on a 12 ° dans l'habitacle...la canicule en quelque sorte!...Nous nous sommes retirés du bord du fjord sans nous enliser, car la couche de sable bien qu'importante résiste bien au poids.

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Samedi 5 juin

Aire d'Ekkeroy vers Vardo.

Vardo et sonéglise à l'architecture pointue font face à la redoutable mer de Barentz. M ême décor avec ses séchoirs sur pilotis, m ême petites maisons colorées. La ville fut courageusement rebâtie, après avoirété rasée par les nazis en 1944, et vit actuellement du conditionnement du poisson surgelé. Dans les rues il n'y a âme qui vive, où sont donc les habitants de ce pays immense?
Garés dans la ville, on est apostrophés en français, par une compatriote de Lens,émigrée ici depuis 40 ans et toujours l à. Quelétonnement.! Nous prenons le café ensemble et papotons à qui mieux mieux. Naturalisée, divorcée de son mari français mère de trois enfants, elle nous dit être très heureuse de son sort et de la vie dorée que lui fait la Norvège. Aucune nostalgie de son pays ne l'habite, mais elle revient en France tous les 3 ans. Elle nous dépeint la nourriture sans goût et la retraite seulement à 67 ans...et l'horreur d'un climat si rigoureux...
Madame de Lens qui vouliez nous promener dans votre ville, et dans votre maison, comme je regrette de n'avoir pas accepté, j'aurais bien dû vous préparer un superbe cassoulet au confit d'oie...mais obnubilée par nos soucis téléphoniques, nous en sommes restés l à. Je n'ai m ême pas pris votre adresse, je ne me reconnais pas....


norvège 33Tiens! sur la façade de l'hôtel de ville, une superbe date est apposée 1789 . Ce serait l'année où Vardo a pu obtenir son statut de « ville « délivré suivant le nombre d'habitants. Du coup elle a f êté son bicentenaire en m ême temps que nous celui de la liberté.
Un superbe kiosque à musique tout décoré de fleurs peintes et de dentelle de bois, trône au milieu d'un parc sans arbres ni fleurs, plus haut il y a une station de radar. Il fait un froid terrible, car le gulf stream n'arrive plus à adoucir les rigueurs du climat comme il le fait sur les autres côtes norvégiennes. Du coup le sol ne dégèle jamais... Brrr!...
Que faire quand on est au bout du parcours sinon rentrer...C'est ce que l'on va faire, descendre vers le sud , repasser le pont de Tana qui distribue le réseau routier dans toutes les directions. Nous aimons bien ce pont, reconstruit lui aussi après la guerre, parce qu'il avaitété bombardé par les alliés. Ce qu'il reste du vieux pont? deux ou trois kilos de ferraille rouillée suspendue, en exposition, comme une œuvre d'art sur un pylône au milieu d'un jardin public.
Pour le décor il y a aussi trois ou quatre tipis factices et de vraies barques à rames empruntées par les petits p êcheurs .. Nous avons préparé et mangé notre dîner sur ce site, puis sommes descendus à l'intérieur des terres, sur la route qui mène à Karajok. C'est toujours la E 6, qui longe la frontière de Finlande puis celle de la Suède, les glaces sont encore présentes, ainsi que les plaques de neige, mais les for êts deviennent plus importantes. La toundra cède sa place à la taïga. Ici la rencontre avec l'élan est fréquente, il passe tranquille et furtif , seul ou en couple, cherchant sa nourriture parmi les branches . Sa silhouette est massive et norvège 34impressionnante, il est la seule population des régions du Finmark avec quelques troupeaux de rennes sauvages.
Depuis que la route est entrée dans les terres et que les fjords ne sont plus l à pour embellir le paysage , la monotonie s'est peu à peu installée. Alors nous tentons de téléphoner à Françoise, mais notre portable semble bien être en panne? Jeannot plonge dans ces problèmes que l'on voudrait bien maîtriser.
Depuis le Pont de Tana nous avons parcouru plusieurs centaines de kilomètres dans des terres sans aucune population, lorsque Karajok apparaît. C'est ici, l'ancienne capitale de la Laponie, mais dans les rues, il n'y a personne. Il pleut, il neige, les rues sont boueuses et le ciel gris . Comme il est suggéré dans notre guide, nous demandons une carte de téléphone au bazar Narmessen, mais il n'y a pas une seule cabine téléphonique, pas plus qu'au camping que nous avons trouvé ouvert, je ne sais par quel miracle.
Donc, nous rejoignons l'hôtel Arctic où peut- être sera la solution, c'est alors, la rencontre avec deux camping cars de Français, qui nous pr êtent leur portable, nous permettant de tranquilliser notre fille. Il semble qu' à la date du 12 tout sera rétabli. Il faut donc passer 6 jours...patientons!...
Très bon sommeil au camping de Karajok.

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Dimanche 6 Juin.

Il est impossible d'oublier cette date tragique, du jour le plus long et du débarquement de Normandie. Où que nous soyons, toutes nos pensées vont vers eux tous.


norvège 35 Nous partons voir le parlement Samé, curieuxédifice de bois de bouleauévoquant un lavo lapon, vu en coupe. Sans peinture, le bois a pris une teinte argentée. Etonnant!...
J'ai fait une photo de l'arrière d'un bus de tourisme décoré de peintures du pays. Traîneaux et huskys, lacs et bouleaux, montagnes et neige. Le chauffeur a beaucoup apprécié, je l'ai félicité en langue «charabia «, mais il a très bien compris et m'a répondu a l'aide du m ême dialecte.

Sur cette route, qui va rejoindre Kautokeino, il n'y a rien, qu'une toundra où souffle un vent glacé. Il peut faire en hiver jusqu' à 50 ° et la neige atteint uneépaisseur infranchissable. D'où, les motoneige, les raquettes et les skis. C'est dans cette région que l'on a retrouvé la maison de Nils Henrik, devant laquelle stationne son hydravion. Nous avons refait avec notre Detleff la m ême photo dans la perspective des ailes, que celle faite en 95 avec le Toyota et en 96 avec l'Iveco.

Il faudrait arriver à Kotokeino un jour de marché, quand tous les lapons sont derrière leurséventaires v êtus de leurs costumes traditionnels. Aujourd'hui il n'y a rien , l'église lapone est fermée et la Silver Gallery, dont on parle partout, est une affaire publicitaire qui a l'air de bien marcher. D'ailleurs on y succombe nous aussi. Située sur la plus haute colline où souffle un blizzard glacé on jouit d'un panorama unique sur la ville. La collection de très beaux bijoux exposés n'a de lapon que le nom, mais ils sont uniques. On trouve aussi une collection de portes de huttes joliment sculptées.

A quelques kilomètres se trouve la frontière de la Finlande, que l'on passe pour aller sur Enontekio, Muonio et Rovaniémi. Les noms des villes sont de plus en plus norvège 36difficiles à prononcer, la langue est rocailleuse, on ne peut plus rien lire sur les panneaux et comme toutes les consonnes se prononcent on n'y arrive pas du tout. La télé que l'on branche au cas ou une image pourrait nous informer, révèle une diction où les syllabes se télescopent où le roulement des R donne un accent très rustique et un rien grotesque. En revanche la compréhension des prévisions météo ne nous pose pas de problèmes, grâce aux dessins de nuages , pluie ou neige ou bien soleil sur les villes. Les bandes sonores que Jeannot glisse dans le lecteur de cassettes pallie heureusement au manque de divertissement....

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Lundi 7 juin

Nous avons trouvé une jolie aire, près de Muonio, sur la route de Pello et Rovaniémi.
Il y a un beau soleil ce matin, mais un froid sibérien persiste. Que d'arbres dans cette région! Sapins et bouleaux emm êlés, montent à l'assaut du ciel et font sur la route de magnifiques cathédrales de verdure. Je n'en avais jamais vu d'aussi hauts.
Repas de midi sur un terre-plein, dans une station de ski. L'endroit est complètement désert, juste à côté d'une petite rivière sympathique et de deux plaques de neige. La gr êle a tambouriné sur le toit du véhicule au cours du repas. Malgré une petite altitude de 195 mètres d'après le GPS le temps reste hivernal.

A Rovaniémi, nous pouvons enfin utiliser l'euro, qui se repose depuis notre départ. Mais alors les difficultés surgissent pour l'utilisation de la pompe à carburant. Voulantécouler quelques euros, la caissière a dû venir nous montrer le système, auquel elle a failli sécher elle aussi. Ayant glissé 50 euros dans une fente et n'ayant que 32 euros de carburant , on a dû se faire rembourser la différence. Congratulations avec une belle gitane toute v êtue de noir et de dentelles blanches.

Arrivée au Parc Santa Claus où tout est fermé pour cause de travaux. On est dirigés par des flèches vers le village que nous connaissons. On téléphone à Fanou grâce au téléphone du père Noël.. On fait un peu de shopping dans des boutiques désertes, puis on va dormir sur le parking avec quelques autres camping cars, le soleil estn orvège 37 toujours l à.

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Mardi 8 juin.

Soleil, toute la nuit, ce matin persistance de beau temps.
Le robinet fuit et la fuite se répercute dehors. Jeannot est très soucieux. Dire qu'on croyait ne pas avoir d'ennuis avec un véhicule neuf, c'est raté!...Nous avons changé de place plusieurs fois et maintenant on est au milieu du chemin où passent les voitures en nous envoyant la poussière que leurs roues soulèvent.

norvège 38Hier au soir un camion muni d'un climatiseur a fonctionné pendant...longtemps. Ce matin tout le monde dort attendant 9 heures, l'ouverture des boutiques, tout comme nous.
Jeannot se plaint des côtes, de la barre du cou, des jambes et je crois bien malgré ça qu'il voudrait pousser notre voyage jusqu' à Saint Pétersbourg, malgré tous les déboires et les difficultés linguistiques de plus en plus difficiles à assumer.
Je lui ai fait remettre ça à une autre fois, ce qui est plus raisonnable. On erre donc à travers le village du Père Noël, on saute la ligne du cercle polaire, puis on va voir l'arbre aux directions qui oriente nos pensées vers ailleurs, sans souci des distances impressionnantes.
Mais quittons Rovaniémi. L'église à bulbe est celle de Tornio, ville frontière entre la Finlande et la Suède, la suivante est Haparanda.
Donc on reprend la route nomade, entre une taïga archi verdoyante. En toile de fond s'élèvent les conifères vert foncé et en bordure les bouleaux au port de peupliers, fûts blancs et feuilles vert tendre.
Prenant la route de Suède, il faut penser à changer les euros en KS, problème que l‘on a oublié en Finlande. Il faut désormais recommencer..

Peu de monde ici aussi, on se demande bien avec combien de t êtes de pipes ont-ils peuplé ces 4 pays scandinaves?
Chaque aire de repos nous réserve son lot de surprises.. Il y a ici, une barque, une caravane, un chalet toutes portes ouvertes et des tables sous une sorte de gloriette ronde en bois verni. Dans une solitude totale , c'est le point de départ pour des promenades... par beau temps.
Ainsi, nous entamons le nouvel itinéraire qui inclut la Trollstigen ratée au départ pour cause de route enneigée.


norvège 39 Tant il est vrai que les meilleurs parcours passent toujours du côté de la fantaisie....Ainsi nous devrons parcourir des kilomètres et traverser le pays dans toute sa largeur.
Sur cette route-l à, il faut rouler sans espoir d'arr êt car il n'y a pas d'aire, seulement des petits accotements au ras d'une circulation incroyable. Mais on en a trouvé une à Savar. Nous sommes les seuls au départ puis elle se remplit de gens qui viennent pique-niquer sur les tables en bois marron , avec leurs parasols.

On va reprendre la route pour Uméa et...vogue la galère!

Après Uméa On rencontre une route qui dessert plein de villes aux noms royaux: Frédérika, Dorothéa, Wilhelmine,Carolyn et Ann. Ces dames venaient elles chercher ici, l'oubli de leur condition.?
A Anselé,érigé sur le fjord un superbe Mikado de grosses bûches semble glorifier cette matière première, après tout aussi noble que le pétrole et si utile elle aussi.

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Jeudi 10 juin.

L'aire de repos est située en plein dans le village de Dorothéa. On est au bord du lac formé par le fleuve Ormsjon . Le terrain de sport est tout à côté, mais on n'a eu aucun problème, personne ne nous a adressé la parole, on n'a pas eu à répondre... J'ai filmé à deux heures de la nuit ( donc minuit ) un beau soleil rouge sur la nuit blanche. C e matin quelques gouttes pour chasser les nuages. Jeannot a réussi à.. avoir un poste Français victoire! On part .
Il faut faire quelques provisions au supermarché de Krokom qui s'appelle ICA. Nous avons acheté du «skivad» et on a pensé traduire par «porc» mais mon lexique n'en fait pas mention. A la cuisson je pense que c'est bien ça , le goût le confirme. . Ainsi à tâtons on apprend la vie de tous les jours
A travers les jolis paysages de la Norvège centrale où le printemps est arrivé nous poursuivons la route vers Trondheim puis vers la Trollstigen.
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A Trondheim les travaux occupent toutes les plus importantes artères et à cause des déviations nous font perdre nos chemins de camping. Nous en adoptons un autre loin de l'agglomération , mais la gérante nous accepte sans aucun empressement. Les gens sont ainsi, un peu rudes, secs, pas si sympas que ça, imbus de leur pays dont ils brandissent le drapeau à tout va, dans leur maison de campagne, leur caravane, en joignant s'ils le peuvent le drapeau Britannique qu'ils imitent et celui de l'Allemagne qu'ils reçoivent allègrement, aprèsété en guerre effrénée avec ce pays. Mais je pense que la fatigue sur la fin du voyage est responsable d' une partie de cette aigreur. Demain nous continuons la route vers la Trollstigen....

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Vendredi 11 juin.

Camping des caravanes, je ne sais où route E 39 à Trondheim.
Nous avons donc réintégré le Telemark par une de ces belles journées de printemps, avec au loin les cimes encore enneigées des montagnes qui avec les fjords se partagent le territoire.

Les bouleaux blancs aux feuilles d'un vert si tendre se reflétant dans les eaux claires de petites plages, un rien caillouteuses. Des enfants préparent une baignade, les pieds dans les plaques de neige, toujours un peu présente.norvège 41

La très jolieéglise à huit côtés de Vinje nous procure l'occasion d'une visite et d'un réapprovisionnement d'eau dans le cimetière attenant. Sur le versant sud de la colline, surprise!... Des champs de fraises à perte de vue. Tout en haut face à un paysage grandiose, vit un village de deux ou trois maisons de bois, aux fen êtres habillées de jolis rideaux brise bise. Comme toujours on ne voit personne, mais on découvre à l'entrée deux mignonnes boites aux lettres décorées de fleurs peintes à la main. Charmante attention pour le messager qui ne peut qu'apprécier le geste.

Nous avons encore une traversée, celle de Halsa vers Kanestrau , faite à l'aller dans l'autre sens. Cet itinéraire est fait de contournements, de petites routes, de tunnels, mais on ne peut l'éviter et dans la soirée on joint Andaslnes, point de départ de la route mythique des Trolls. On occupe une superbe aire publique bordée de lupins, en camaïeu de violet, du clair au plus fondé presque noir, avec des touches de rose et de blanc. Ils ont poussé l à sauvagement ainsi que sur les bords de route, car le temps frais et humide leur convient à merveille, leur prolifération en est la preuve. Depuis cette aire choisie pour la nuit , on découvre le mur des Trolls, composé d'une dizaines de pics pointus, enneigés où se joue le soleil. On ne peut r êver plus merveilleux panorama. Sur l'autre rive du fjord, un petit village aux maisons carrées de toutes couleurs oùéclaboussent les jaunes, double son image en se mirant dans l'eau. c'est magnifique!...

Photos et films à profusion, que l'on voudrait compléter par le soleil de minuit sur ce site fabuleux. Mais le sommeil va nous terrasser, jusqu'au matin.

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Samedi 12 juin.norvège 42

Aire du bord du fjord, face aux pics

Départ vers 9 heures 30 .Il y a des nuages d'ambiance sur les sommets, mais beau soleil en perspective. Dans la presqu'île de Roeldven , vers laquelle nous dérivons, il y a seulement quelques habitants et deuxéglises: l'une contemporaine blanche à toit rouge, l‘autre en bois deboutétayée de toutes parts, en projet de restauration. Pléthore de drapeaux dans les cours des fermes, couleurs hissées ou non suivant la présence des occupants.

Nous faisons donc la route pour la troisième fois, mais dans le sens inverse des années précédentes: Andaslnes vers Valdall. Nous avons reconnu certains sites à grand peine, car ils sont ensoleillés aujourd'hui, alors qu'on avait circulé entre des murs de neige. Le charme n'est pas le m ême, mais c'est tout de m ême très beau. Nous rencontrons quelques voitures, des campings cars et des bus en goguette. Et puis, les magnifiqueséchappées sur la route des Trolls. Les embruns annoncent la cascade se Stigfossen qui tombe d'une hauteur de 180 mètres, saute sur les rochers, passe sous le pont et rejoint la vallée dans un fracasépouvantable.

norvège 43Enroulée autour de la montagne, cette route fut creusée à m ême le roc. Elle est composée de onze lacets enépingles à cheveux où il est difficile de se croiser. Nous avons rejoint le belvédère, pour voir la cascade de pied en cap, c'est l à que se tiennent quelques « fellstrue « appellation de magasins qui proposent toutes sortes d'objets, cartes postales et livrets documentaires très utiles. Il s'agit maintenant de redescendre vers Valdall.

Dès à présent on tourne le dos aux Trolls et atteignons Valdall dans la soirée. Nous stationnons sur le quai, prévu à cet effet, avec d'autres camping cars. C'est un beau parking, près du syndicat d'initiatives et du trafic du fjord. Autour de nous, les imposantes montagnes de rocs noirs font de cette petite ville un site grandiose.

Jeannot manipule le téléphone: clic, clic! c'est horripilant . J'aimerais bien qu'il réussisse son opération, pour regonfler son moral et surtout pour entendre parler nos petits...Moral proche de l'Ohio ...
Notre voisin de stationnement est Belge, il visite les m êmes sites que nous et se plaint de la vie chère. Il attend demain pour aller se baigner dans une piscine chauffée...Mince! nous lui laissons la place.

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Dimanche 13 juin.

norvège 43Au matin, plusieurs autres voyageurs sont venus et des jeunes du pays cuvent leur bière hebdomadaire en disant des b êtises, pendant que d'autres finissent leur nuit dans leur voiture. C'est curieux ce déchaînement pendant le week end, ce besoin absolu d'enfreindre la loi et la simple prudence...

Faisant le tour de la magnifique place de Valdall on admire le site dans lequel la ville s'est implantée. C'est d'une beauté absolue!...

Le Touriskontor n'ouvre le bureau d'initiatives qu' à 10 heures, du coup on vient de décider de refaire la Trollstigen à l'envers, pour reprendre la route 136 avant Andaslnes et descendre vers Lillehamer.
Revoir les lacets de la route de haut en bas nous fait prendre conscience du travail de Titan que les Norvégiens ont accompli pour désenclaver les vallées auparavant seulement reliées par un sentier muletier. La montée se fait dans un carrousel de cascades et de torrents. De l'eau? Il y en a partout, giclante jaillissante, s'engouffrant sous des roches à grand bruit, on ne se lasse pas. La mousse glissante couvre les chemins d'accès, humides d'embruns, il ne faut pas quitter ses pieds des yeux.

Trollvegen est une paroi verticale de mille mètres de haut, dont l'ascension passe pour être la plus difficile du monde elle attire l'été plein de varappeurs. Le parapente qui s'y pratiquait autrefois fut interdit à cause d'accidents mortels provoqués par les vents ascendants.

Nous avons rencontré sur ces différents sites quelques bus de Français etéchangé des impressions . Pour la plupart, ils font Toulouse ou Paris, Oslo par avion, puis sont pris en charge par des autocars Norvégiens. Ils semblent ravis de leur séjour.

norvège 45Cascades et torrents longent notre route: Il y a celle de Rauma, et celle de Slettafossen. Que d'eau dans ce pays!...

Il est impossible de trouver des aires à dormir sur cette route où pullulent les campings fermés. Il n'y a rien d'autre que le parking de Hundorp sur lequel on a soupé. Las! il est le théâtre des exploits automobiles des fondus du coin qui se défoulent dès le vendredi jusqu'au dimanche soir. Nous pensons qu'il est risqué de rester l à et nous décampons.

L'aire de l'information à Ringebu va faire notre affaire. Nous allons dormir près de la gare et des tonnes de bûches qui vont partir en voyage.

Retournons vers Hundorp voir la curieuseéglise à six côtés,édifiée au XVII e siècle. Elle est si blanche que sa restauration ne fait pas de doute. Coiffée d'un double clocheton, elle est dédiée à saint André.
Puis visite à l'église en bois debout de Ringebu du XIIe siècle, dédiée à saint Laurent. Les toits enécailles de bois, le flèche pointue sont les reflets de l'architecture commune à toutes leséglises en bois debout de la Norvège. Le cimetière, quant à lui , est l'objet de travaux champ êtres de grande envergure. On s'efforce de le visiter entre deux jets d'eau.

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Lundi 14 juin,

norvège 46Parking Touristinfo à Ringebu près de la gare, vers Lillehamer

La visite du parc de Maihaugen est une reconstitution des modes de vie rescapées de l'histoire, modes de vie encore en usage dans certaines régions reculées de la Norvège. Nous circulons sur les sentiers, autour des maisons aux murs de bois, sans peinture et devenus gris par le temps Toits d'herbes et sous-couches d'écorces de bouleaux , en fait d'isolant. La très vieilleéglise de Garmo, l'une des plus anciennes du pays aété remontée ici à Mailhaugen, elle donne à ce village factice, un air d'authenticité. On trouve aussi une rue avec d'ancienneséchoppes, une rétrospective de la poste et une vieille gare avec des locomotives d'un autre âge.

C'est tout! Si j'ajoute que les explications sont en langue norvégienne, les portes cadenassées, ce musée nous a laissés sur notre faim.

Alors on dîne copieusement sur le parking et on va vers ailleurs.

Nous descendons obligatoirement vers la frontière de Suède où nous devrons trouver un port de départ, mais on ne sait pas encore lequel: Goteborg, Helsingborg ou Malmo, le choix demande réflexion.
Sur cette route qui s'étire dans la campagne, il n'y a pas une seule aire pour passer la nuit. Elle n'est pas touristique et rien, n'est prévu pour les voyageurs nomades que nous sommes. Pourtant, nous en trouvons une, toute propre et soignée. Faisant le tour des lieux Jeannot m'invite à venir lire une affiche informative à laquelle on ne comprend goutte.

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Les photos pourtant sont explicites, il y a eu ici le 29 octobre 1967 un séisme qui a fait s'effondrer un sous sol de sable, engloutissant les maisons et les gens. On décide de partir, puis on reste, Après tout s'ils ont fait une aire de repos ici, c'est qu'on ne risque rien. Téméraire raisonnement? Sans doute, mais un autre camping car est arrivé vers 10 heures . On va essayer de bien dormir.

Nous sommes le 14 juin, toute bonne chose ayant une fin, voici celle de notre voyage au pays des quatre vents.

Nous y avons rencontré une solitude profonde et rare, un désert glacé, mais peuplé de paysages sublimes

On avait oublié ici, le brouhaha de nos pays du sud, que l'on va retrouver bientôt avec un certain bonheur. ...

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Mardi 15 juin

Aire de Minelund que nous avons appelée Catastrofen.... Vers la Suède.

Tous les jours j'ai ma ration de honte, quand je ne saisis pas ce qu'on me demande ou ce qu'on me répond ... La carte visa a une application différente de chez nous norvège 49et différente selon les régions. On l'utilise à l'envers, ou à l'endroit, t ête en bas, ou en haut, suivant le cas. Le bouton de validation est le «Kelp « situé au milieu du claver ou à droite , ou m ême à gauche. On appuie dessus une ou deux fois suivant le cas. Il n'est pas question bien sûr de lire les instructions du cadran , elles ne servent à rien pour des ignares comme nous... La honte!...

Il y a une suite à ce paragraphe sans espoir, pour l'instant, on passe la frontière de Suède sans s'en apercevoir après Holden vers Goteborg. Elle est quand m ême signalée cette frontière par... deux alimentations chacune arborant au bout de leursétals le drapeau de son pays, c'est tout!...

On est à nouveau sans argent, juste une dizaine de couronnes, trop peu pour qu'elles puissent servir...

Nous adoptons la première aire en Suède, charmante comme tout. On va se régaler d'une cuisse de canard confite, une chacun bien sûr.

Il y a des bouchons monstrueux à Goteborg qu'accentuent des travaux sur la route. On vient de décider d'abandonner l'idée de l'embarquement Goteborg Fréderkschavn en relisant l'épisode vécu en 96 qui nous a semblé dissuasif. On adopte donc, la solution des ponts utilisés à l'aller: Malmo Coppenhague et plus tard celui de Nyborg.

J'ai remarqué sur les journaux d'hier la photo en première page de Zidane marquant son deuxième but sur l'Angleterre du coup, battue. Il y avait aussi Beckam et des manchettesénormes, mais que disaient elles? Ainsi Norvège et Suède m êmes problèmes ...Le football est bien la politique du jour...

J'entends des bribes de phrases ou de mots à la radio. J'ai appris ainsi la déconfiture de l'Europe et le projet de Bush de mettre le grappin sur le Maroc qui a l'air de résister, mais pour combien de temps?
Je vais baptiser un souper avec des boites restantes, mais les apéritifs sont terminés. On va s'illusionner avec un peu de vin et des olives aux anchois.

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Mercredi 16 juin.

Aire de Falkelberg après Goteborg.

On vient de passer le pont , le magnifique pont sur la mer Baltique . J'ai pris quelques photos en marche, mais j'ai des doutes sur leur qualité.

A la boutique de la station, j'ai regardé les journaux, mais il n'y en avait aucun en français? A si, un magasine qui s'appelle ALE et qui sans doute est ELLE, c'est tout! Où sont passés nos compatriotes Frankrikes? On arrive mes frères!...

Il fait beau soleil, c'est l'été pleins feux par ici, les shorts sont de sortie, ainsi que les chemisiers sans manches, en se serrant bien fort on arrive à ne pas trembler, mais c'est tout juste!....

Nous avons revu aujourd'hui des champs de blé plein de coquelicots et des collines où poussent deséoliennes comme des champignons, mais rien d'autre vraiment .

Les ponts que l'on passe à toute vitesse font traverser le Danemark dare-dare, c'est d'autre part un peu dommage, mais on va ainsi droit au but.

Repos ce soir sur l'aire de Flensbourg, demain sans doute on entre en Allemagne.

On n'a toujours pas d'émission en Français, ni radio, ni télé. Les seules vedettes Françaises entendues sont: Céline Dion, Vanessa Paradis, Zidane, et Christine Aaron qu'ils appellent norvège 51Heidi. Gros plan insistant sur les ongles de la championne de course à pieds. Il est vrai qu'ils sontétonnants, longs, très longs, tout en griffes, et peints en bleu...épouvantables!...

Jacques Chirac a fait une apparition un beau jour, sans que l'on comprenne le motif de son intervention entièrement doublée....curieuse impression! jamais la politique ne nous avait semblé plus hermétique!....

En Français: la pub de l'Oréal < Vous le valez bien! > , et la « crème fraîche» en cuisine, les pommes noisettes ou krips, le mot « gourmet « et le titre d'un carnet de recettes qui s'appelle «bonjour cuisine «. On a vu aussi des v êtements où le mot «Paris» est imprimé à Hammerfest et à Tromso . On rencontre aussi quelques voitures «Peugeot» ou «Renault» et le petit bonhomme Michelin qui décore la calandre des camions. Mais les gros gagnants sont sans doute les Italiens avec leurs pizzas et leur faconde qui les font apprécier partout.

Sinon , on parle partout Anglais et très bien, l'allemand est un peu compris, on nous dit parfois «ciao» nous prenant pour des Transalpins , mais on est Français Na!...

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Jeudi 17 juin

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Aire avant Flensbourg
.
Il pleut, il a plu et sans doute il pleuvra. Que de camions sur cette aire! Tiens la pluie cesse à l'instant pourvu que ça dure! Le ciel est d'un gris... Il y a eu un peu de nuit, cette nuit, mais à quatre heure du matin le jourétait déj à l à, drôle de pays!...

Vendredi 18 juin ,

Aire avant Kassel
C'est l'anniversaire d'un grand jour aujourd'hui. Je garde une pensée au grand homme, sans qui les choses ne seraient pas ce qu'elles sont. C'était en 1940, il y a 64 ans déj à!....

Le Dimanche 20 juin ,

C'est le retour aujourd'hui, dans la grisaille, ce qui ne nous change guère...Fini les vagabondages, il faut reprendre le fil quotidien où nous l'avions laissé, en l'embellissant des souvenirs ramenés. Nous avons tant de choses à faire qu'il n'y a pas de place pour la mélancolie.

Balma le 26 février 2005

Jean et Lucie. icone courrier

Autres récits de voyages de jean et lucie .

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campingcar sympa , bricolage , loisirs créé le 31/01/2002 par rémy , revisité 14/06/19 , hébergé par celeonet statistiques awstats règles de confidentialité